Thèse de doctorat

Le code source informatique comme artefact
dans les reconfigurations d’Internet

Université Québec à Montréal et Télécom ParisTech (en cotutelle)

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Ma thèse de doctorat prolonge les travaux que j’ai réalisés depuis le début de ma maîtrise sur les pratiques des militants et militantes des logiciels libres. L’étude part du constat problématique que le code source informatique reste un objet d’étude remarquablement négligé en sciences sociales, alors même que cet artefact est au cœur de la conception des logiciels et des revendications du mouvement du logiciel libre. L’approche théorique mobilise des concepts à l’intersection du champ « Science, technologie et société » (STS) et de celui des études en communication, en particulier les travaux de Lucy Suchman sur les reconfigurations humains-machines (Human-Machine Reconfigurations, Cambridge University Press, 2007). Sur le plan méthodologique, l’étude prend comme terrain le développement de deux logiciels, SPIP et symfony, écrits dans le langage informatique PHP. Elle consiste à documenter avec précision les définitions que les développeurs de logiciels libres donnent à la notion de code source et à décrire le processus de fabrication collective du code source. L’analyse fait notamment ressortir le caractère ambigu de la notion de code source, ainsi que l’organisation différenciée de la fabrication collective dans chacun des projets. Je propose en conclusion d’aborder le code source comme une interface, en insistant sur la manière dont le design de ces interfaces entraîne certaines conséquences, en particulier en privilégiant la participation de certains acteurs plutôt que d’autres.

Thèse soutenue le 20 septembre 2012.

Jury de thèse :

Serge Proulx, communication, UQAM (co-directeur)
Christian Licoppe, sociologie, Télécom ParisTech (co-directeur)
Robert Dupuis, informatique, UQAM (président du jury)
Lorna Heaton, communication, Université de Montréal
Jérôme Denis, sociologie, Télécom ParisTech
Dominic Boullier, sociologie, Science-Po Paris

La thèse a été financée par le Fonds québécois sur la société et la culture (2006) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (2007-2010).