Logiciel libre, activité technique et engagement politique :
La construction du projet GNU en Argentine
Université du Québec à Montréal
Le mouvement du logiciel libre, qui propose que le code source des logiciels soit lisible, accessible et modifiable par tous, est un vaste mouvement de coopération internationale dans le développement de logiciels dont les plus matures constituent aujourd’hui des alternatives viables à certains produits commerciaux. Si beaucoup s’investissent dans cette forme de coopération par intérêt personnel ou professionnel, un nombre important d’acteurs définissent toutefois leur engagement comme étant clairement politique. Cette étude a pour objectif d’explorer la façon dont ces acteurs plus politisés définissent leur activité technique comme une forme d’engagement politique. Nous avons choisi de nous déplacer en Argentine afin d’étudier un réseau d’acteurs investis dans la promotion du logiciel libre et dans la construction du projet GNU d’un système informatique complètement libre qui a été initié par Richard Stallman, également à l’origine du terme logiciel libre. Le projet s’est attardé à explorer la façon dont ces acteurs participent au développement du système Ututo, qui s’intègre au projet GNU, et à analyser les controverses qui traversent ce réseau d’acteurs. Le mémoire conclut sur la nécessité d’explorer la relation des concepteurs de logiciels libres avec ces logiciels. L’activité technique constitue pour ces acteurs une forme d’expression plus que la simple manipulation d’un instrument. Le logiciel, par son code source, apparaît comme un produit culturel, l’expression de la vie d’une communauté. C’est dans cette mesure que la politique du libre cherche à garantir le libre accès à ce code source. Mais si le logiciel est culturel, il demeure toutefois technique et instrumentalisé à d’autres fins. Ce double mode d’appréhension du logiciel, entre produit culturel et objet technique, peut expliquer certaines ambivalences et controverses qui traversent le monde du logiciel libre.
Mémoire déposé en août 2006 et évalué par :
Serge Proulx, École des médias, UQAM (directeur)
Leslie Regan Shade, Communication, Concordia
Florence Millerand, Communication, UQAM